L’agriculture biologique est née en Europe au début du siècle dernier, sous l’influence de courants philosophiques et agronomiques. Elle s’est développée en France à partir des années cinquante. Publiée en 1972, la charte éthique de l’agriculture biologique définit les objectifs de la bio.
Le respect des écosystèmes naturels est la règle essentielle de l’agriculture biologique, elle conduit à l’interdiction des produits chimiques de synthèse et des OGM. La bio vise à se rapprocher au maximum des conditions de vie naturelles des plantes et des animaux, favoriser le recyclage, rechercher l’équilibre en matières organiques, choisir les espèces animales et végétales adaptées, respecter au mieux les paysages et les zones sauvages, préserver la biodiversité…
Objectifs sociaux et humanistes de l’agriculture bio
Privilégier les rapports de coopération plutôt que de compétition, respecter l’équité entre les différents acteurs des filières, permettre aux producteurs de vivre de leur travail et de leurs terres, établir des liens directs avec les consommateurs, favoriser l’emploi dans le secteur agricole…
Objectifs économiques de l’agriculture bio
Encourager des entreprises à taille humaine, pratiquer des prix équitables à tous les échelons de la filière, privilégier la distribution de proximité…
L’agriculteur bio prend soin de la terre, pour préserver sa fertilité. Il nourrit le sol grâce à la culture de plantes enrichissantes, l’apport de matières organiques ou l’association de cultures complémentaires. Les travaux du sol préservent la structure et la vie du sol. La rotation des cultures, obligatoire, limite la présence de plantes non désirées, de parasites et les risques de maladies.
Voici l’exemple d’une exploitation céréalière bio, avec Henri Doublier, agriculteur en Seine et Marne
Respecter le rythme de la plante
En préparant le sol, l’agriculteur bio crée un milieu propice à la croissance de la plante. Comme les herbicides sont interdits, il pratique, quand c’est nécessaire, le désherbage manuel, thermique ou mécanique. Pour protéger ses cultures, la prévention est une priorité : l’agriculteur choisit des espèces et variétés adaptées à son terroir, il conserve des espaces naturels (haies, prairies, mares…) pour maintenir une biodiversité naturelle. En cas de besoin, il utilise des méthodes naturelles pour lutter contre les ennemis des plantes : systèmes de piégeage, insectes auxiliaires, extraits de plantes…
Favoriser le bien-être des animaux
L’élevage permet d’équilibrer les systèmes agricoles : l’animal nourrit le sol, le sol nourrit la plante, la plante nourrit l’animal. En élevage biologique, les animaux sont essentiellement nourris avec des aliments biologiques produits sur la ferme. Ils bénéficient d’un accès à l’extérieur et de bâtiments d’élevage assurant leur bien-être (espace, air et lumière naturelle). La prévention est de mise pour limiter les risques de maladies. Quand c’est nécessaire, les thérapies douces sont privilégiées : homéopathie, phytothérapie…
Exemple d’un élevage de poules pondeuses, avec Anne Jézéquel, éleveuse dans les Côtes d’Armor
Innover
Loin d’être un retour au passé, la bio est une agriculture innovante. Les recherches se développent et les innovations impulsées par la bio peuvent bénéficier à tous les agriculteurs. Elles sont pour eux l’occasion de revaloriser leur métier et de se réapproprier des savoir-faire.
Le respect de la biodiversité
Pour maintenir et renforcer la fertilité des sols ainsi que protéger les cultures, l’agriculteur bio n’utilise pas de produits chimiques de synthèse mais des méthodes naturelles respectueuses de la biodiversité naturelle et cultivée, telles que le recyclage des matières organiques, les associations de plantes, la rotation des cultures, la lutte biologique,…
De plus en plus de jardiniers amateurs choisissent d’appliquer ces méthodes, simples et naturelles, pour préserver l’environnement.
Exemple d’un jardin en Loire-Atlantique, avec Jean-Luc Saquet
Le sol, au coeur des pratiques agrobiologiques
L’un des objectifs inscrits dans la charte éthique de la bio est de « préserver, renouveler et accroître l’humus pour lutter contre la destruction des sols, leur érosion et leur lessivage ».
D’après la commission européenne, l’érosion est une grande menace pour les sols. Ainsi, le bassin méditerranéen perd 15 tonnes de terre par hectare chaque année. D’après le Professeur Claude Bourguignon, agronome spécialiste de la microbiologie des sols : « Un milliard d’hectares de terres fertiles ont été stérilisés en un siècle par l’agro-chimie, soit 25 % des terres cultivables planétaires. Les sols sont en train de lâcher. Il faut s’en occuper ! La Terre est la seule planète à posséder un sol. C’est une matière vivante complexe. Il ne mesure que 30 centimètres d’épaisseur en moyenne, mais il héberge 80 % de la biomasse vivante du globe. C’est le seul milieu qui provienne de la fusion du monde minéral des roches-mères et du monde organique issu de la vie à la surface de la terre. Les Anciens ont eu raison d’appeler notre planète « Terre ». Il n’y a qu’une seule planète ayant un sol, c’est la nôtre. »
La bio repositionne le sol au coeur des pratiques agricoles.
Plusieurs études montrent que les sols conduits en bio contiennent plus de matières organiques et plus d’organismes vivants : micro-organismes, verres de terre, araignées… Un sol vivant Cette richesse en matières organiques améliore les caractéristiques physiques du sol : stabilité accrue, meilleure porosité, capacité de rétention en eau plus élevée. Elle préserve ainsi les sols de l’érosion.