Telle était la question à laquelle 11 experts scientifiques se sont penchés pendant près de 2 ans, suite à la demande d’une expertise collective de la part de l’ITAB auprès de l’INRA. Ce que nous retenons, c’est que, d’après l’INRA, des solutions existent, mais nous ne pouvons pas à court terme nous passer du cuivre. C’est une combinaison de stratégies qui permettra d’atteindre la réduction, voire l’arrêt de l’utilisation du cuivre.
Avec l’analyse de près de 900 références bibliographiques, cet état des lieux brosse de nombreuses solutions… dont certaines sont déjà largement mises en œuvre par les producteurs bio depuis une vingtaine d’années ! Ont été présentés des résultats sur des produits naturels à capacité biocide et/ou de stimulateur naturel de défense des plantes (comme certaines huiles essentielles, notamment d’orange ou la prêle), les mesures prophylactiques reposant sur l’élimination de résidus de récolte contaminés ou encore des solutions moins évidentes comme le déploiement de bâches anti-pluie pour limiter la contamination par les spores pathogènes. Enfin le volet génétique via les variétés résistantes a été très largement étudié et débattu, « ceci étant, leur usage reste délicat en raison de la question de la durabilité des résistances (risque de contournement ou d’érosion des résistances variétales en particulier) »
Il ressort de l’étude de l’INRA qu’il n’y a aucune solution miracle de remplacement total, car ces méthodes n’ont que des effets partiels. L’INRA insiste sur le fait que c’est la combinaison de méthodes alternatives qui permettra aux agriculteurs de baisser les doses de cuivre employées.
Le réseau FNAB est très actif sur ce sujet du cuivre depuis de nombreuses années. 2017 a été une année particulièrement dense avec de nombreux rendez-vous avec l’ANSES, le cabinet du ministre de l’Agriculture, les acteurs et partenaires agricoles (VIF, FNSEA, Conf, CNAOC, etc.).
Le dossier de ré-approbation de la substance active est en cours et les Etats membres voteront pour la ré-approbation du cuivre ou sa non ré-approbation mi-2018. Nous rencontrons la Commission européenne le 31 janvier afin de les interpeller sur nos difficultés si le cuivre venait à ne pas être ré-approuvé en 2019.
> Toutes les informations sur le colloque sont disponibles sur le site de l’INRA ICI