Par Mathieu Marguerie
Le climat de l’année a été caractérisé par une importante pluviométrie en novembre qui a contrarié de nombreux semis, décalant certains à janvier, notamment dans la zone la plus à l’Ouest de la région (Vallée du Rhône). L’hiver sec qui a suivi (janvier à mars) et froid a généralement défavorisé le tallage des blés, en particulier celui des semis tardifs. Le climat a été peu propice à l’assimilation de l’azote. La pluviométrie du mois d’avril a permis a été très favorable au blé, alors en pleine montaison et permis de sauver une partie du potentiel de rendement, notamment sur la composante de nombre de grains/épi. Les froids tardifs en mai ont pu légèrement pénaliser le nombre de grains/épi avec le gel d’épi, notamment sur les blés précoces. Au final, la maturité du blé s’est brusquement accélérée avec les températures chaudes, puis très chaudes (>40°C) fin juin. Les blés les plus tardifs, n’ayant pas achevé le remplissage de leur grain à ce moment là ont été les plus impactés.
Figure 1 : climat du blé sur la saison 2018-2019 (source : Arvalis)
En ce début du mois d’Aout, un rapide premier bilan de campagne rapide peut être fait. Sur les 24 parcelles de blé tendre bio suivies par Agribio 04 en région PACA le rendement moyen se situe à 26.7 quintaux/ha, pour un taux moyen de protéines de 12%. Les parcelles suivies l’ont été dans une grande diversité de contextes pédoclimatiques (Gap, Valensole, Forcalquier, Meyrargues, Saint Rémy de Provence) et agronomiques (précédents fourrages, pailles, légumineuses annuelles ; labour ou travail simplifié). Les semis les plus tardifs (janvier) semblent avoir souffert de la sécheresse de février et mars, ayant pour conséquence un faible tallage et un faible nombre d’épis/m² à la récolte, contrairement aux semis d’avant fin octobre, généralement les plus productifs (jusqu’à 55 qtx/ha sans irrigation avec des variétés modernes). Les variétés précoces, une fois de plus, s’en sortent mieux en termes de rendement, ayant évité l’échaudage de fin de cycle. En termes de maladies, de la fusariose sur la base des tiges a pu être observée. Dans les essais de blé tendre réalisés à Mane, semés fin novembre derrière luzerne, les variétés anciennes ont réalisé un rendement moyen de 22qtx/ha, contre 32 pour les modernes. Le rendement moyen des blés durs de l’essai est lui de 30 quintaux/ha. Au final, l’année, bien qu’une fois de plus compliquée climatiquement, semble dans l’ensemble satisfaisante en conditions de productions biologiques. Un bilan complet des essais vous sera présenté le 04/09 prochain à Forcalquier.