La compaction des sols est un phénomène qui diminue à termes le rendement des cultures et limite la percolation de l’eau. Parfois il est nécessaire de décompacter les sols via une sous-soleuse. Quand et comment intervenir ?
Le sous-solage est une opération coûteuse. Avant de se lancer, un diagnostic précis du sol est donc généralement recommandé. Celui-ci peut s’effectuer grâce à un pénétromètre, une tige métallique que l’on enfonce dans le sol et qui permet de sentir les zones de compaction. Mais la méthode la plus complète reste le profil de sol consistant à creuser une tranchée dans le sol perpendiculaire au sens de travail du sol. Une fine observation de ce profil permet alors d’identifier les profondeurs de compaction entraînant une pénétration délicate des racines, et donc en limitant les rendements.
Au-delà des éléments décrits précédemment, le choix d’une opération de décompactage dépend également du type de sols selon qu’ils soient légers ou lourds.
Figure 1 : sous-solage et types de sols, d’après Perspectives Agricoles, septembre 2005
De manière générale, le décompactage est peu utile sur les sols sains ayant une bonne activité structurale et subissant peu de risques de compaction (travail du sol bien réfléchi et cultures récoltées l’été en conditions sèches). Après culture récoltée en été et sans tassement ultérieur, le décompactage n’est pas non plus utile. Les risques sont accrus en présence de cultures récoltées l’automne en conditions humides. Un décompactage peut également s’envisager lors de tassements importants au printemps avant une culture qui y est sensible comme le maïs par exemple. Cela peut également être utile dans le cas de sols se reprenant en masse (limons sableux ou hydromorphes) avant une culture de printemps ou tous les 3-4 ans. De manière plus générale, le décompactage doit être réfléchi en cas de chantiers en conditions humides, en particulier si des signes de « fatigue » des cultures apparaissent.
La sensibilité des cultures au tassement est généralement plus élevée pour les cultures de printemps, qui ont moins le temps de s’enraciner, que pour les cultures d’hiver. Les essais réalisés par Arvalis montrent par exemple qu’il n’y a pas de différences de rendement significative entre des blés implantés en sols tassés ou non tassés, exception faîte des sols hydromorphes.
Sensibilité des cultures aux tassements des sols, d’après Perspectives Agricoles, septembre 2005
Une fois que la décision est prise, il est nécessaire de la réaliser dans les meilleures conditions. Il est alors conseillé d’intervenir en conditions ni trop sèches (demande trop de puissance), ni trop humides (peu d’efficacité). La période optimale se situe en fin d’été ou début d’automne. Au printemps, le décompactage est à réserver aux sols légers qui reprennent en masse l’hiver.
Au-delà des interventions mécaniques, il est important d’entretenir la bonne structure du sol par des couverts végétaux. Avec des enracinements différents, ils peuvent en effet ameublir les sols en profondeur. Les radis chinois (type structurator) ou les luzernes permettent par exemple de maintenir une structure aérée.
Le radis chinois (à droite ; à gauche : radis fourrager iris) , un couvert permettant d’entretenir la bonne structure d’un sol